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- Service militaire
Numéro matricule : 416153
Âge : 25
Force : Armée
Unité : Canadian Infantry (Quebec Regiment)
Division : 22nd Bn.
Renseignements supplémentaires :
Fils de Edouard Lacroix et Delphine Boisvert, son épouse.
Inscription commémorative sur la page 115 du Livre du Souvenir de la Première Guerre mondiale.
Source: Anciens Combattants Canada
11 NOVEMBRE 2012, JOUR DU SOUVENIR : LE SOLDAT AIMÉ LACROIX (1891-1916), VÉTÉRAN DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE, EST LE PREMIER AUTOCHTONE À RECEVOIR LA MÉDAILLE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE, AU QUÉBEC
© Famille Jean Lacroix
Premier vétéran Autochtone à recevoir la Médaille de l'Assemblée Nationale du Québec, le soldat Aimé Lacroix se voit élevé à titre posthume, en ce 11 novembre 2012, du rang de héros familial à celui de héros de la Nation québécoise, de la Nation Atikamekw et de la Nation Autochtone tout entière.
Au chef Autochtone Jean Jolicoeur, il aura fallu dix ans d'efforts pour que ce combattant fauché en 1916, dans sa 25e année, par le conflit le plus meurtrier de l'Histoire, obtienne la reconnaissance de son pays.
Aimé Lacroix appartenait à cette génération à laquelle la dureté des temps n'avait que deux choix à offrir : la pauvreté ou la guerre. Comme des milliers de jeunes gens, il s'engagea dans la seconde voie pour tenter d'échapper à la première. Nous est-il possible d'imaginer ses sentiments, ce mélange de douleur et de terreur, lorsque arraché à l'amour des siens et à la quiétude de sa campagne, il fut brutalement plongé dans l'horreur de la haine, du feu des canons, des hurlements, des corps de ses camarades agonisants dans les bras de la Mère Terre éventrée, ruisselante de sang et de pluie, leurs yeux grands ouverts sur un père Ciel asphyxié par les gaz et en apparence inaccessible ?
Avec un courage, un sens du devoir et un patriotisme exemplaires, Aimé assuma néanmoins sa mission jusqu'à la fin. Inconscient de la gravité de ses blessures ou préférant peut-être la cacher à ses proches, il rendit sa « petite grande » âme - pour emprunter une image à Victor Hugo - en terre étrangère, en Grande-Bretagne, où il repose depuis 96 ans. La distinction qui l'honore aujourd'hui dans le cimetière Côte-des-Neiges de Montréal, le rend un peu à son sol natal et à ses descendants, comme elle l'immortalise désormais dans notre mémoire collective, si facilement oublieuse.
Ismène Toussaint
Pour la Cérémonie du 11 novembre 2012 au Cimetière Côte-des-Neiges, à Montréal
En présence de représentants de l'Assemblée Nationale du Québec, de la Chambre des Communes, de consulats de plusieurs pays, des Fusiliers Mont-Royal, du 22e Royal Régiment, de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), de l'Alliance Autochtone du Québec (AAQ).
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SOLDAT AIMÉ LACROIX
PAR LA FAMILLE JEAN LACROIX (OCTOBRE 2012)
Aimé Lacroix est né en 1891 à La Tuque, en Mauricie. Dans sa jeunesse, il travaille comme ouvrier sur des chantiers de coupe de bois et comme guide de chasse et de pêche dans une région où, à l'époque, le travail se fait rare et est peu rémunéré.
Aussi, en 1915, alors que la Première Guerre mondiale fait rage en Europe, Aimé Lacroix décide-t-il de s'engager volontairement auprès des recruteurs de passage à La Tuque : il est affecté en qualité de soldat au 22e Bataillon (qui deviendra un jour le 22e Régiment d'Infanterie canadien-français).
Après avoir suivi un entraînement sommaire au Canada, il est envoyé outre-mer, où il sera mobilisé quelque temps en Angleterre, en prévision de différentes opérations militaires à mener en France. Une fois arrivé là-bas, il aura l'occasion d'écrire aux membres de sa famille les horreurs de la guerre, les suppliant de tout faire pour ne pas se retrouver à leur tour sur ces champs de batailles.
C'est donc en France, en septembre 1916, alors qu'il combat l'armée allemande avec ses frères d'armes, qu'il est blessé à la tête par une déflagration d'obus, ce qui le rendra inapte au combat.
Rapatrié en Angleterre sur le navire St-Patrick, il entre à l'hôpital militaire d'Epsom, dans le Sussex, où il demeurera trois mois ; période durant laquelle il correspondra avec sa famille, l'informant qu'il guérissait et se rétablissait lentement.
Malheureusement, au début de l'année 1917, une lettre officielle fut envoyée par le Ministère de la Défense à sa famille de La Tuque, lui annonçant le décès d'Aimé Lacroix.
Le soldat Lacroix est donc mort le 31 décembre 1916 à l'hôpital d'Epsom, en Angleterre, des suites de ses blessures : il avait 25 ans. Il fut inhumé au cimetière de cette ville, où il repose aujourd'hui dans une section destinée aux combattants de la Grande Guerre.
Quelques années plus tard, la famille récupéra quelques-uns de ses effets personnels, ainsi que les distinctions honorifiques qui lui avaient été attribuées, soit la médaille de Guerre d'Angleterre et la médaille de la Victoire. Le fait qu'elles lui aient été remises en même temps soulignait un acte de bravoure.
La famille Lacroix n'a jamais oublié la vaillance et les grands sacrifices de ce grand-oncle. Il demeure bien vivant dans nos pensées et nous a légué, bien malgré lui, une grande fierté. Ses décorations militaires occupent une place de choix dans la maison patriarcale de La Tuque et régulièrement, les membres de notre famille relatent l'aventure courageuse et téméraire qu'il vécut seul, loin des siens, pour la liberté des générations futures.
© Société Saint-Jean-Baptiste-de-Montréal
© Ismène Toussaint - Jean Jolicoeur -
Famille Jean Lacroix -
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